Un chemin, une école



Balade à Ganac (Chez les Ganacois)

Samedi 30 septembre 2017, dans la vallée de la Barguillère, autour du poétique village de Ganac, une balade découverte était proposée à tout public.

Le parcours était « bon enfant », tout en métaphore et réalité dans sa valeur morale,
éducative, intellectuelle et sportive. Un travail remarquable de qualité et de sérieux des écoliers de la vallée qui s’étaient investis avec leurs enseignants depuis 2009 sur la création de divers circuits (six). Un intérêt et un objectif initiatique à la randonnée et à a perception aigue de la nature, de l’environnement, des anciens métiers, de la ruralité, du patient labeur, des chemins du progrès en bien et en mal. Pour tous, un enrichissement culturel, fraternel pour l’avenir, pour vivre le plus heureux dans le meilleur des mondes.

Une vingtaine de personnes étaient présentes à cette randonnée didactique, chemin du jour, « Goutte et Feuille ». Mr Ville, le maire, et trois animateurs des Amis du Parc, dont Jean- Claude le guide affiné et raffiné, « l’enfant du Pays », nous accueillaient chaleureusement. Ils déclaraient leur joie de cette rencontre amicale et son déroulement.

La fraîcheur matinale glaçait quelque peu les corps mais pas les glottes. D’un ciel azur, e soleil ne tardait pas à darder ses brûlants rayons dorés à la plus grande satisfaction générale. Aux premiers pas, dès l’orée du bois, les essences des châtaigniers, des chênes, des frênes fleuraient bon les narines. Pas de sectarisme de fragrance, tout le monde en profitait car pas d’enrhumés signalés. L’atmosphère se réchauffait rapidement, encore plus dans le début pentu du sentier propre et net. Le chemin faisait partie de la montée vers le Picou, alt.1602m. Quelques courts arrêts pour des regroupements et des informations étaient accomplis, « roulottes gîtes » par exemple un peu caché. Les traversées d’hameaux avaient immanquablement un commentaire
détaillé, clair, de leur particularité, tout aussi bien avec leurs noms occitans. Ganac était renommé pour ses fruitières (Calmill) et ses clouteries. Commune reconnue comme une république de cloutiers, (lettre du cloutier Jérôme Nougué au préfet en l’an IX). La
visite d’une ancienne fabrique de clous, encore tout équipée, outillée…se dévoilait, revivait à la perfection, sous la houlette de Christian, gendre de l’ancien propriétaire. Un exposé historique informatisé et oral, décrivait la chaine de fabrication partant du produit brut, matrice, vers dégrossissage et la finition. Temps et coût compris des
clous. Passionnant moment. La marche le long d’un ruisseau bouillonnant, à l’eau limpide, qui alimentait des moulins, (en 1670 cinq martinets de forge étaient situés sur le même ruisseau, avec un feu et un marteau chacun, « moulin de Quié »…), surprenait par son nattendue beauté sauvage. Tout autant, sa traversée sur un solide pont en bois qui rejoignait le chemin herbeux du retour vers l’aval, avec sur son flanc droit un mur de
grosses pierres délimitant et protégeant le passage. Au-dessus, existaient des
terrasses aux diverses cultures nourricières, aujourd’hui de la broussaille et des arbres, conséquence de l’abandon de la présence humaine du fait des nouveaux métiers. Avant la pause repas, visite de l’église St Jean Baptiste, 27 juin 1677, toute rutilante de sa récente restauration.

Vers 12h30’, fin de la randonnée. Le pique-nique nous amenait sur un tertre-calvaire verdoyant aménagé sous ombrages à la sortie de Ganac. Un joli point panoramique sur le village. Grand moment fraternel, convivial, enthousiaste, où le pot de l’amitié, de dégustations, le sirop de châtaignes, les jus naturels de fruits, et aussi les délicieuses préparations culinaires de Marie-Odile, la quiche aux cèpes avec la tarte aux pommes de Ganac,…venaient soutenir la forme et la santé du groupe. Instant important de divertissement de rires, rigolades, de blagues, d’histoires où le réel et le chimérique entrelacés rendaient cette journée inoubliable et pleine de tendresse, de bien-être, de sagesse, de quiétude, pour les jours à venir. Moment où quelques échanges de formules, de mots, d’idées simples, de récits, apaisaient l’éventuelle angoisse infinie des âmes ibres. Le plus triste quand on se sent bien, c’est de se dire au revoir !

Anecdote : On appelle les habitants « les granoutaïres » (les grenouilles) parce qu’il y en avait beaucoup et on en faisait commerce.

Laissez un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *